Découvrir Assise

"Comme tous ceux qui, depuis la plaine de l'Ombrie, voient Assise pour la première fois, je fus saisi, en sortant de la gare, par son apparition dans la clarté d'été, par la vision de cette blanche cité perchée à flanc de colline, suspendue entre terre et ciel, étendant largement ses bras dans un geste d'accueil. Figé sur place, j'eus le brusque pressentiment que mon voyage ne serait pas que touristique, qu'il constituerait un moment décisif de ma vie. Je me surpris à m'exclamer en moi-même : "Ah, c'est là le lieu, mon lieu ! C'est là que mon exil va prendre fin !"

François Cheng de l'Académie Française

Basilique Saint François

Elle fut voulue par le Pape Grégoire IX (Bulle "Recolentes" du 29 avril 1228) et abrite depuis 1230 la dépouille mortelle du saint. Cette même année, le pape confia la garde perpétuelle de la basilique aux "frères de la communauté", qui devinrent ensuite l'Ordre des Frères Mineurs Conventuels.

La Basilique est composée de deux églises superposées, du fait des deux phases de construction : la première église qui fut construite, l'église inférieure, est en style gothique ombrien, tandis que l'église supérieure, construite plus tardivement, est marquée par le style gothique d'origine français, italianisé surtout par les couleurs et les décorations. Leur structure interne rend les deux églises extraordinaires : elles offrent des vitraux et des cycles picturaux riches et précieux. On trouve des fresques de Giotto, de Cimabue, de Lorenzetto, de Simone Martini et de Sermei.

En 2000, la Basilique a été inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en même temps que d'autres sites franciscains.

Saint François repose dans une crypte accessible à partir de la basilique inférieure, et les pèlerins affluent chaque jour du monde entier pour le prier. Avec lui se trouvent plusieurs de ses compagnons, dont les tombes sont disposées autour de la sienne.

Basilique Sainte Claire

L'église Saint Georges, située juste à l'extérieur de la porte d'Assise du même nom, fut le premier lieu de sépulture de Saint François. Au sein de la ville d'Assise, cette église est située à l'opposé de la Basilique qui avait été érigée en l'honneur de Saint François. C'est ici que la tombe de Sainte Claire fut pensée et voulue. La construction de l'église et du monastère des Clarisses (qui vivaient à Saint Damien depuis 1212) commença en 1257, quatre ans après la mort de Sainte Claire et deux ans après sa canonisation.

L'édifice se caractérise par une façade en rosaces roses et blanches taillées en pierre de Subasio. L'intérieur est structuré d'une nef unique qui termine en transept, avec des absides polygonales.

Dans la nef, à proximité du transept, on trouve deux chapelles latérales : la chapelle Sainte Agnès d'Assise et la chapelle Saint Georges. Ils ne faisaient pas partie du plan originel de la basilique mais furent ajoutés par la suite. La Chapelle de Sainte Agnès est devenue la chapelle du Saint Sacrement, tandis que la chapelle Saint Georges abrite le très précieux Crucifix de Saint Damien qui parla à Saint François, en lui confiant la mission de "réparer" l'Église. Dans le transept de gauche de la basilique, on trouve un panneau avec la vie de Sainte Claire, peint par un certain Maestro di Santa Chiara.

Le maître autel est entouré par une colonnade de 12 petites colonnes polygonales, œuvres d'un tailleur de pierre d'Ombrie du XVè siècle, avec une grille en fer forgée du XVIIIè siècle. Au-dessus du maître autel se tient une grande croix, réalisée par le peintre Benvenuto Benveni de Foligno.

Dans le transept de droite se trouve une représentation de Notre Dame della Cortina, de style byzantin, qui date du XIIIè, attribué au Maestro di Santa Chiara.

La crypte a été construite entre 1850-1872 et fut restructurée en 1935 dans le style néo-gothique. C'est là qu'est conservée la châsse avec le corps de Sainte Claire, retrouvé en 1850. C'est donc ici que de nombreux pèlerins viennent chaque jour prier celle qui fut appelée la "lumière d'Assise".

Monastère Saint Damien

Lieu d'origine de l'expérience de François et Claire d'Assise

Cette église, érigée entre le VIIIè et le IXè siècle sur les restes d'un édifice antique, était très délabrée quand François la restaura, accueillant l'invitation du Crucifix : « Va et répare mon église, qui, comme tu le vois, tombe en ruines » (1205).

Il eut l'intuition que ce lieu deviendrait l'habitation de Claire et des Pauvres Dames (Clarisses) qui y vécurent de 1211 à 1260.

C'est ici qu'en 1225, François composa le Cantique des créatures, hymne de gratitude à Dieu, en se situant comme frère des créatures devenues ses sœurs.

C'est ici que le 11 août 1253, Claire, entourée de ses soeurs, rend son âme à Dieu après avoir prononcé ces mots : « Va tranquille et en paix, mon âme bénie, parce que tu as une bonne escorte pour la route ! Car Celui qui t'a créée t'a aussi sanctifiée, Il t'a aimée d'un tendre amour, et t'a toujours regardée comme une mère regarde son petit enfant. Et toi, Seigneur, sois béni de m'avoir créée. ».

C'est l'un des lieux franciscains les plus typiques, dans la mesure où de nombreuses pièces ou éléments du premier couvent de Clarisses ont été conservés tels qu'ils l'étaient au XIIIè siècle. Les frères franciscains ont aujourd'hui pris la place des Clarisses dans ce lieu.

Sainte Marie-Des-Anges - La Portioncule

Lieu sacré par excellence de la spiritualité franciscaine

La petite église au sein de la Basilique fut probablement édifiée au IVè siècle et prit le nom de “Portioncule”, qui signifie littéralement la "petite portion de terrain" sur laquelle elle se tenait.

Selon certaines sources, c'est la troisième église directement restaurée par Saint François après “l'envoi” reçu du crucifix de Saint Damien. C'est là que le Poverello parvint à comprendre sa vocation, en écoutant l'Évangile et en se laissant rencontrer par la Parole vivante. François obtint, par un don des bénédictins, le lieu et la petite église, pour en faire le centre de la nouvelle fraternité.

C'est ici que, dans la nuit du dimanche des Rameaux 1211 ou 1212, François coupa les cheveux de Claire comme signe de pénitence et d’abandon au Seigneur. D'autres femmes s'unirent ensuite à elle, donnant naissance à l'ordre des Pauvres Dames, appelées plus tard Clarisses.

C'est ici qu'en 1216, selon certaines sources, François fut tenté, et qu'après avoir vaincu la tentation en se roulant nu dans le rosier, il eut une vision de la Vierge Marie et de son fils Jésus-Christ, duquel il obtint le don de l'Indulgence de la Portioncule, ou « Pardon d'Assise », approuvée par le pape Honorius III, élu à Pérouse depuis peu. Chaque pèlerin qui communie, se confesse, récite le Credo et prie aux intentions du pape dans la Basilique peut donc recevoir l'indulgence plénière, chaque jour de l'année.

C'est ici que François réunissait ses frères chaque année en Chapitres (audiences générales) pour discuter de la Règle, retrouver la ferveur et repartir annoncer l'Évangile au monde entier.

C'est ici que le soir du 3 octobre 1226 (donc, liturgiquement, déjà dans la nuit du dimanche 4 octobre), François voulu être amené pour accueillir sœur la mort en chantant.

Les Carceri

L'ermitage franciscain sur le mont Subasio

L'Eremo des Carceri est un très ancien ermitage qui s'élève à 800 mètres d'altitude, sur le mont Subasio. Il est situé au cœur d'un bois verdoyant, à cinq kilomètres d'Assise environ.

Le sanctuaire s'est développé tout au long des siècles autour de la grotte de Saint François et de la petite Chapelle de Sainte Marie, qui remonte à l'époque du Saint qui fréquenta les « pierres de Maloloco » avant même d'arriver jusqu'à l'Eremo delle Carceri.

En ce lieu, François se retirait en contemplation, pour se réserver quelques périodes de prière plus intense avec ses premiers disciples. C'est là que frère Sylvestre répondit à Saint François qu'il ne devait pas vivre seulement pour lui mais se dédier aussi à l'apostolat.

Le nom “des Carceri” vient des grottes semblables à des prisons où, d'abord les ermites, puis François et ses compagnons, menaient une vie austère, comme coupés du monde.

Ce lieu vénérable et sacré, d'une immense beauté, nous fait découvrir combien le Saint était naturellement porté à la prière prolongée et à la solitude, habitées uniquement par le mystère de Dieu.

Sainte Marie majeure

Cette église est l’ancienne cathédrale d’Assise. Elle a été construite aux XIè-XIIè siècles sur un édifice plus ancien, lui-même bâti sur une maison datant de l'époque romaine. Des chapiteaux datant de l'époque romaine et un sarcophage orné d'une croix gravée datant du XIè siècle sont conservés dans la crypte.

En 2016, un décret de l'évêque d'Assise lui donne le nom de Santuario della Spogliazione (littéralement Sanctuaire du dépouillement), pour rappeler le geste de Saint François, qui en ce lieu même s'était dévêtu.

En effet, son père, furieux de la nouvelle vie de François, l'a assigné en justice pour le déshériter. Suite au procès, au printemps 1206, le jeune homme est entendu par l'évêque, en présence de son père : il lui rend l'argent qu'il lui reste ainsi que ses vêtements. L'évêque le couvre alors de sa cape, et signifie par là que l'Église prend François sous sa protection. Cet événement s'est déroulé sur une place d'Assise qui n'est autre que la petite place attenante à l'église Sainte Marie majeure.

Depuis le 6 avril 2019, le Bienheureux Carlo Acutis (mort en 2006, à l'âge de quinze ans) repose dans l'église, à droite de la nef.

la cathédrale San Rufino

Saint Ruffin

Cette église, qui est aussi la cathédrale d'Assise, est construite en style roman et baroque. Elle est consacrée à Saint Rufin, premier évêque de la ville, martyr au IIIè siècle. Ses reliques sont vénérées dans un sarcophage situé sous le maître-autel.

Saint François et Sainte Claire habitaient à quelques pas de Saint-Rufin et ont été baptisés tous les deux dans la baptistère qui s’y trouve. François y a prêché plusieurs fois, tandis que Claire y a prié le jour même où elle allait s'enfuir pour retrouver les frères à la Portioncule et se consacrer à Dieu.

Depuis 2015, des reliques de Saint Jean-Paul II sont conservées dans la cathédrale.

« Jésus le Fils de Dieu s’est fait notre chemin, et François notre frère nous enseigna sa voie ;
contemplons les bienfaits dont Dieu nous a comblées quand nous le cherchions au cœur du
monde et quand Il s’est laissé trouver dans la paix de sa maison ! »

d'après le Testament de Sainte Claire